Revue financière: comment expliquer le bon démarrage des marchés boursiers en 2019
12 février 2019
Revue financière: comment expliquer le bon démarrage des marchés boursiers en 2019
Après la correction brutale survenue en fin d’année sur les marchés financiers, Wall Street a réalisé son meilleur mois de janvier depuis 1987 pendant que le CAC 40 est repassé au-dessus du seuil des 5 000 points.
En ce début d’année, les craintes d’un prolongement de la mauvaise dynamique des mois précédents étaient toujours présentes sur les marchés financiers. Néanmoins, les investisseurs ont retrouvé un certain optimisme, explicable par divers facteurs, ce qui s’est traduit par un rebond de la plupart des indices boursiers.
Ainsi, le MSCI World qui avait chuté de 18,4% en l’espace de quatre mois a repris près de 7,7%. Dans cette dynamique, le S&P 500 a regagné 7,7% en janvier, et le CAC 40 a réalisé une progression de 9,2% depuis son plus bas au 27 décembre.
La Fed en soutien des marchés.
Tout d’abord, ce rebond s’explique par le changement de ton de la Fed (Banque Centrale Américaine). Le 4 janvier, le président de la Fed Jérome Powell a surpris par son changement de ton allant dans le sens d’une politique monétaire plus accommodante, alors que la politique monétaire de la Fed en 2018 avait une orientation normalisante. Ce type de discours est généralement plus favorable aux actions puisqu’il ne plaide pas en faveur d’une augmentation rapide des taux directeurs qui a tendance à plus rémunérer les placements de type obligataires. De ce fait, le discours de Jérôme Powell a permis de rassurer les investisseurs qui craignaient une erreur de politique monétaire, dans un contexte de doutes sur la dynamique de la croissance économique mondiale.
En outre, Jérôme Powell a rassuré en communiquant que le rythme de réduction du bilan de la Fed serait plus pragmatique. Cet outil de pilotage monétaire qui a servi pendant plusieurs années à soutenir l’économie américaine est voué à être réduit et normalisé. Cependant, l’annonce d’une réduction moins rapide de la taille du bilan a apaisé les investisseurs puisque celui-ci joue un rôle important dans la liquidité des marchés ainsi que sur le marché des taux.
Une économie américaine tout de même bien orientée.
La politique monétaire de la Fed continuera d’évoluer en fonction de la croissance américaine. Les dernières statistiques économiques publiées ont d’ailleurs témoigné d’une certaine solidité de l’économie puisque les chiffres de l’emploi sont très bien orientés, avec un marché du travail très tendu. Les chiffres de l’ISM Manufacturier ont eux aussi indiqué une très bonne santé de ce secteur. Cette bonne dynamique est également soutenue par les consommateurs américains, qui ont tendance à plus dépenser en raison de ce que l’on appelle l’effet de richesse. En effet, lorsque l’économie est bien orientée, le patrimoine et l’épargne des américains ont tendance à gonfler et ils sont de fait plus enclins à consommer.
Les marchés pourraient donc avoir surestimé un risque de récession en cette fin d’année, même si la croissance américaine est vouée à ralentir. En Europe, la situation économique s’est en revanche dégradée pour des raisons conjoncturelles. Mais ce phénomène ne pourrait être que passager, dans l’attente de plus de visibilité sur certains dossiers tels que le Brexit. Enfin, la Chine a suscité bien des inquiétudes, notamment vis-à-vis de sa croissance et de son activité manufacturière. Cependant, la mise en place d’une politique budgétaire agressive par Pékin devrait contribuer au soutien de l’économie locale.
En outre, on observe une détente globale des risques politiques à court terme, et notamment du conflit commercial sino-américain, sur lequel les discussions ont progressé. A ce titre, les marchés auront plus de visibilité lors de l’échéance de la fin de la trêve prévue au 1er mars 2019.
Les incertitudes restent existantes.
Néanmoins, les risques seront toujours présents au cours de l’année 2019. En ce début d’année marqué par les publications de résultats du quatrième semestre, près de 40% des entreprises du S&P 500 et 16% des entreprises du STOXX 600 ont publié leurs résultats. Parmi ces publications, 73% des sociétés du S&P 500 et 50% des sociétés du STOXX 600 ont battu les prévisions établies. Mais ces chiffres rassurants continuent d’alimenter les discours des analystes qui craignent la surchauffe du marché et de l’économie américaine. Les arbres ne montant pas jusqu’au ciel selon l’adage, la fin du cycle haussier s’approche un peu plus chaque jour. Si l’on regarde de plus près, on observe que les bénéfices par actions ont progressé de 15% aux Etats-Unis, et seulement de 1% en Europe. Ainsi, on remarque bien que l’environnement se dégrade effectivement et particulièrement en Europe.
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